Daniel Laliberté

Daniel Laliberté

Daniel Laliberté

Daniel est responsable du secteur Catéchèse et formation chrétienne au diocèse de Québec.

Il est détenteur d’un doctorat en théologie conjoint de la Faculté de théologie et sciences religieuses de l’Université Laval (Québec) et de la Faculté de théologie et sciences religieuses de l’Institut catholique de Paris.

Le thème de sa thèse: Le catéchuménat, un modèle inspirateur pour l’initiation chrétienne des plus jeunes.

Depuis des années, Daniel s’intéresse aux processus par lesquels l’Église du Québec doit passer pour reconstruire son dispositif d’initiation chrétienne. Sa découverte du Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, et donc des principes à partir desquels s’articulent la catéchèse et la liturgie dans un parcours d’initiation chrétienne pour adultes, l’a conduit à cette conviction que ces principes devaient s’appliquer à toute initiation chrétienne, donc au parcours d’initiation des personnes baptisées dans l’enfance.

Ce point de vue est validé par quelques énoncés du Directoire général pour la catéchèse: « la catéchèse des adultes est le modèle de toute catéchèse », « les personnes baptisées dans l’enfance entrent alors dans une phase de catéchuménat postbaptismal », etc.

Sa recherche de doctorat le conduit à réfléchir sur ce qui, dans le dispositif catéchuménal, peut et doit être transposé dans l’initiation chrétienne des plus jeunes. Il propose notamment des pistes pour le recadrage des pratiques liées à la célébration des sacrements, ainsi que sur l’arrimage entre catéchèse et liturgie.

Sa thèse est disponible ici

Une version « vulgarisée et augmentée », donc à la fois simplifiée et alimentée de quelques suggestions pratiques, paraîtra en octobre 2010 sous le titre « Repenser l’initiation chrétienne – Le catéchuménat, un modèle pour tous les âges ».

4 Responses to Daniel Laliberté

  1. Cécile Dostie dit :

    M.Daniel Laliberté,

    J’ai reçu information au sujet du microprogramme offert en automne et hiver.
    Doit-on s’inscrire aus Services diocésains ou ailleurs? À quel moment?

    Pour les 4 journées… l’inscription se fait à quel endroit?

    Merci
    Cécile Dostie

    • catechesesecdq dit :

      Cette information provient du Centre catéchétique de Québec, je ne faisais que la relayer. C’est auprès du Centre qu’il faut s’inscrire, toutes les informations sont dans la documentation qui était jointe au message envoyé.

      Merci de votre intérêt pour la catéchèse,

      Daniel

  2. brigitte dit :

    Bonjour Daniel
    Heureuse de découvrir vos aticles.Marci pour ce partage.
    Puvez vous me décrire un modèle actuelle d’initiation chrétienne( acteurs destinataires, organisationprarique ect)
    merci

    • catechesesecdq dit :

      Bonjour Brigitte,
      C’est une très grosse question que vous me posez là. Décrire un « modèle » avec tous ses tenants et aboutissants demanderait plusieurs pages.
      Je peux seulement dire que le « modèle actuel » est indescriptible car la situation actuelle, du moins dans l’Église du Québec, en est une de mutation importante. Dans cette situation, tous les responsables pastoraux essaient de passer du « modèle hérité » (qui lui est assez facile à décrire), vers un modèle nouveau, inspiré de l’initiation chrétienne d’adultes. Cette transition est marquée par beaucoup « d’essais et erreurs », mais aussi « d’essais et réussites », avec beaucoup de variété.

      Le « modèle hérité » vient clairement de ce qu’on a appelé « la chrétienté », cet état des rapports Église-société qui, dans les pays où la religion catholique était prédominante, tout petit citoyen qui y naissait était de facto considéré comme un membre de l’église, appartenance ratifiée par un baptême en très bas âge.
      Dans ce contexte, on ne parlait même pas d’initiation, car ce mot réfère à un processus conscient de formation, d’appropriation et d’intégration. Dans l’état antérieur des choses, on pourrait plutôt parler « d’imprégnation », désignant par là que l’identité de chrétien s’acquérait par immersion dans une sorte de « bain de christianisme » dont toute la société était porteuse. Il va sans dire que ce type de christianisme sociologique se déclinait rarement en termes de « communion intime au Christ Jésus ». Il s’agissait davantage, du moins pour la majorité des gens, de « connaître son catéchisme », de pratiquer les rites et les dévotions, et de vivre selon de bonnes valeurs. Il est indéniable que, au sein de cette société, un certain nombre de personnes développaient une vie intérieure et un rapport au Christ plus intense, davantage marquée par ce qu’on appelle aujourd’hui « communion au Christ ». Mais c’était, de toute évidence, le lot d’une minorité.
      Dans cette situation, certains rites scandaient naturellement les étapes de la vie: baptême, 1re communion, confirmation, mariage s’inscrivaient tout naturellement dans la trame de la vie selon un plan bien établi par l’institution ecclésiale. Notamment en ce qui concerne la 1re communion et la confirmation, la question du moment de leur célébration n’avait à cette époque pas grand chose à voir avec un cheminement personnel: on les célébrait quand « c’était l’âge pour le faire », ce qui ne présentait aucun problème dans ce type d’appartenance ecclésiale et sociale.

      Mais cette inscription progressive dans le groupe des chrétiens par lente imprégnation ne fonctionne plus, en tout cas pas au Québec ni, assurément, dans aucun pays francophone. Nous voilà revenus à un contexte de « non-chrétienté ». Ce n’est pas la première fois, puisqu’avant que l’Église devienne religion officielle de l’Empire romain (en 325 sous l’empereur Constantin), les chrétiens vivaient dans un régime de tolérance ou même, assez souvent, de persécution. C’est à cette époque que Tertullien a écrit sa phrase célèbre « On ne naît pas chrétien, on le devient ». En même temps, Clément d’Alexandrie disait « pour devenir chrétien, il faut du temps. » C’était la PRÉ-chrétienté.
      Aujourd’hui, notre non-chrétienté est plus précisément une POST-chrétienté. Il y a donc un lien de parenté clair avec la pré-chrétienté: aujourd’hui comme alors, « on ne naît pas chrétien, on le devient » et, en principe, pour cela, « il faut du temps ». Mais il y a aussi une différence énorme: la chrétienté « est passée par là » et elle a laissé des traces, tout particulièrement dans la culture et dans la façon dont l’être humain cherche à combler son besoin naturel de marquer sa vie par des moments symboliques et rituels. Autrement dit, même si on ne vit plus dans un contexte où l’on appartient à l’Église quasi par naissance, plusieurs continuent à s’adresser à l’Église comme à celle qui détient les clefs des rites par lesquels on rythme sa vie. De sorte que les demandes de baptême, de 1re communion, de confirmation et de mariage, même si elles ont diminué, drainent encore vers l’Église un nombre significatif de personnes.
      Il y a là à première vue de quoi se réjouir. Mais cette situation est, en même temps, porteuse d’un problème profond. Car s’il est vrai « qu’on ne naît pas chrétien mais qu’on le devient », il est aussi vrai que les sacrements d’initiation, dont, en chrétienté, on avait laissé échapper une partie du sens, sont en principe dans l’Église des gestes qui expriment non pas d’abord une appartenance à l’Église comme institution, mais une appartenance au Christ dont l’Église est le signe, ce qui implique d’intégrer pour soi-même et de professer la foi au Dieu de Jésus Christ telle que la professe cette Église.
      D’où le choc si fréquent, d’où la surprise, si fréquente quand, au moment pour des parents de formuler une demande en termes rituels, la proposition qui leur est faite consiste à se situer dans une démarche catéchétique dont le but est d’intégrer progressivement pour soi-même (qu’il s’agisse du parent ou de l’enfant) cette foi en Jésus Christ. Alors qu’en principe il devrait aller de soi qu’on ne célèbre un rite que dans la mesure où l’on adhère à la foi qui est professée au coeur même de ce rite, il y a des tensions fréquentes entre parents et responsables pastoraux en raisons du décalage entre les attentes des uns et des autres.

      C’est dans ce contexte que tant d’équipes pastorales essaient d’ajuster leur offre catéchétique, d’où ce que je disais au début: un tableau de la situation actuelle extrêmement bigarré, témoin d’une situation en pleine transition.
      S’il est clair qu’on se dirige progressivement vers un modèle de post-chrétienté, c’est-à-dire vers un fonctionnement où de façon toujours plus régulière, la célébration des sacrements attestera d’une adhésion significative à la foi que porte le rite, on peut comprendre que, dans la phase actuelle, chacun s’essaie à une proposition qui soit marquée par l’accueil sincère de demandes aux motifs variés, mais aussi par une proposition qui permette, en partant de ces motifs, d’ouvrir à la découverte de ce dont est porteuse la foi chrétienne, cette conviction que « Quiconque suit le Christ, homme parfait, devient lui-même plus humain ».

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